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Qu’est-ce que ça m’a fait, affectivement, de lire les commentaires qui m’étaient faits ?
Qu’est-ce que ça m’a permis ou empêché de penser ?
Y a-t-il une approche (critique ou prolongement) qui fonctionne mieux pour me faire
penser ?
La critique bien intentionnée permet de faire évoluer, là où si la critique est « ad hominem »,
affectivement les critiques sont ressenties comme étant des critiques de la personnalité et pas de
ce qui est écrit.
Il faut donc distinguer entre critique constructive et mal intentionnée (sachant qu’une critique
qu’on pense constructive peut être en fait mal intentionnée).
Le prolongement, c’est un dédoublement de la pensée de l’autre, on n’apporte rien d’autre. Par
contre, au niveau de la critique, il y a une possibilité de regarder sous un autre angle, sous un
point de vue différent.
[Partie de Charbonnier sur le désaccord ; il dit aussi que, quand on critique l’autre, on ne fait
jamais que le ramener à nous, donc au même, sans accepter de nous confronter à quelque chose
de différent]
À l’inverse, le fait d’être dans le prolongement, ça peut être se mettre en condition, utiliser les
termes de l’autre, plonger en lui, et au début c’est perturbant mais fi nalement ça donne une
plénitude, on rentre dans l’autre et on la comprend enfi n (
c'est
assez fort).
La personne qui était devant, quand elle critiquait, fronçait les sourcils. Et en prolongeant, elle
souriait. C’est beau et très intéressant. Peut-être notre héritage, notre formation, nous pousse à le
voir comme dit précédemment, mais avec nos élèves ça peut être intéressant de le travailler
comme ça. [l’exercice de reformulation du premier cours allait dans le même sens, on peut le faire
à l’oral aussi et ça a aussi des effets à l’oral] [il y a un enjeu, qui est la réception de ce que je veux
dire, et donc deux exigences : une pour celui qui émet, de clarifi er, et une pour celui qui reçoit de
continuer à recevoir, d’être attentif]
Dans le thème sur les marchés de Noël, peu d’affects dans les thèses. Mais le commentaire, la
critique, était plus intéressant que ma réflexion de départ. La contrainte de temps, des 5minutes,
fait ça, que c’est un peu désaffecté.
Avec plus de temps pour construire un texte (plus que les 5min de départ) on aurait pu avoir
quelque chose de plus intéressant à critiquer et à prolonger.
À l’inverse, en commençant sur une sorte d’écriture automatique, en lançant quelque chose un
peu comme ça, une grosse connerie, et puis en recevant des retours je me suis rendue compte
que j’avais un avis, fi nalement.
[c’est aussi l’occasion d’exposer une opinion et d’aller voir dedans le noyau de vérité, plutôt que
de bâtir une citadelle imprenable autour de son idée]
[pour certains, c’est libérant, d’avoir peu de temps ; pour d’autres, c’est paralysant]
Si on propose une thèse de départ qui est forcé, les critiques n’atteignent pas, mais ça éveille des
questions, la personne s’attache à des choses que moi je n’aurais pas relevées. J’ai compris
comment la personne recevait le message et le prolongement était bizarre parce que moi je
n’aurais pas mis l’accent sur ces idées-là. Ça pose la question de la réception du message, ce
qui a été entendu n’est peut-être pas ce que je voulais dire au départ. [mais parfois sur un
malentendu il se passe des choses intéressantes]
Les deux parties sont intéressantes. Il y a une coresponsabilité, quand des personnes parlent
entre elles, où que ça soit : si moi j’ai envie d’avancer et que l’autre n’en a pas envie, ça ne sera
pas possible. Ici on ne cherche pas la bataille, à épuiser l’autre en n’y mettant pas d’énergie ou en
le freinant. [selon avec qui on tombe, l’échange n’est en effet pas toujours possible, d’où aussi
l’intérêt de faire deux fois l’exercice afi n de voir ce que ça change de changer de partenaire]
Est-ce que dans un débat il faut être le vainqueur ? Ou passer à une étape supérieure dans
laquelle on serait coresponsable de ce qui se produit ? On n’est plus dans le débat si on veut être
le vainqueur, parce qu’on n’est plus attentif de la même façon.
Ici, dans cet exercice-ci, ce qui était chouette, c’est que même dans la contrainte, ça permet un
jaillissement, qui va être utilisé parce qu’on peut se mettre dans une autre position parce qu’on
est face à l’autre. On est dans un puzzle d’idées qui permettra d’aller plus loin ensemble,
beaucoup plus que si on est dans l’oralité où on tombe facilement dans une caricature. Ici à
l’écrit, dans ce temps plus lent (mais pas tellement parce que je dois aller vite) on peut être
attentif.ve à ce qu’on fait. Quand je corrige les évaluations, je mets toujours plein de
commentaires et là on construit quelque chose, j’ai toujours envie de discuter de ce qu’ils disent
avec eux, c’est un dialogue que tu construis et c’est du plus, c’est vers le haut.
Un troisième moment aurait été bien, de rédiger quelque chose de plus construit, de plus
complet, en faisant se rejoindre ces deux parties. Partition à deux mains, où quelqu’un
commence, on prolonge, presque dans de l’impro, on va dans son monde à soi tout en ayant des
contrepoints qui peuvent revenir de la partition de l’autre, et pour nous ça a été assez cohérent,
on tient quand même compte de la première voix entendue et sur laquelle on pourrait revenir dans
un troisième moment.
[cet exercice visait à forcer une distinction entre deux gestes qui peut, si elle est seule, mener à
des écueils : si ça ne va pas plus loin, ça s’applatit. Cette distinction-là, elle n’est utile que si on
se rend compte que, en situation, ça devient un art. Mais on ne peut accumuler l’expérience de
cet art d’apprendre et de créer ensemble que si les distinctions sont claires au départ.]
La critique comme le prolongement peuvent choquer l’élève : la critique peut être prise comme
une mise en question de soi, douloureuse ; le prolongement pris comme une trahison. [si le
prolongement c’est ramener à soi, alors l’autre ne s’y retrouvera pas et se sentira trahi ; c’est
vraiment une stratégie vicieuse, de dire « je t’ai bien compris » en plaquant en fait ses propres
représentations sur ce que l’autre vient de dire sans l’avoir écouté]