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E.H. Destelle Nouvelle Calédonie Journa
ux
Travaux topographiques
Émile Honoré DESTELLE
Journaux des expéditions topographiques
Établissement de la carte de
la Nouvelle Calédonie
© JP Destelle
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E.H. Destelle Nouvelle Calédonie Journa
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Travaux topographiques
INTRODUCTION
Ce texte est la transcription la plus exacte possible d
es
journaux
tenu
s
par
É
mile Honoré Destelle lors de ses travaux topographiques en Nouvelle
Calédonie.
Ce
s
journa
ux
couvre
nt
l
es périodes suivantes :
1 3e expédition
du 5 Décembre 1879 au 8 Janvier 1880
Au cours de cette expédition, Emile Honoré Destelle parcourt la partie
Sud de l’île, dans la région des Lacs entre la rivière
Yaté
et la
Rivière
des Pirogues
.
2 4e expédition du 17
Février
au 7 Avril 1880
Triangulation du territoire compris entre
le Mont-Mou et le Humboldt.
3 J
ournal du 1er Janvier
au 21 Février 1881
T
riangulation du territoire compris entre Nakéty et la rivière Kouaoua.
Il a 23 ans à cette époque.
En 1879,
Il est sous-lieutenant au 2ème Régiment
d’Infanterie de Marine.
Il est arrivé le 20 Novembre 1878 à Nouméa, venant de Saïgon après un
mois de service en Cochinchine.
Il repartira de Nouvelle Calédonie le 26 avril 1882 et y reviendra avec sa
femme Angèle de Février 1884 à Janvier 1887
pour diriger la mission
topographique
.
Voir en Annexe la biographie de E.H Destelle
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Destelle, au centre, pendant la mission topographique 1879-1880 avec
les soldats Perret, Michalland, Vallat, Rousset, Robert et Pottier
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3ème expédition
du 5 Décembre 1879 au 8 Janvier 1880
R
égion des Lacs entre la rivière
Yaté
et la
Rivière
des Pirogues
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Vendredi 5 Décembre 1879.
Nous avons obtenu une corvée de 30 condamnés, qui nous transportera nos
vivres de Saint-Louis à un point que nous choisirons comme centre de
ravitaillement, M. Poulnot (lieutenant) et moi.
Nous aurons là un dépôt de vivres et nous travaillerons chacun de notre
côté : lui dans le bassin de la
Rivière des Pirogues
et moi dans le bassin de
Yaté
; le capitaine Gaillard opérera probablement dans le Koghi tout seul
aussi.
La tâche deviendra plus pénible, car seul on s’ennuie bien plus.
Nous sommes partis ce matin dans la voiture de l’artillerie avec le capitaine
d’artillerie (M. Petiot), M. Le Forestier de Quillien (notre médecin) et M.
Baudot (offi cier payeur) ; nous devions trouver sur le chemin le docteur de la
presqu’île (M. Rédarès).
Nous sommes allés faire un petit déjeuner sur l’herbe, au pied du Mont Dore ;
nous avons fait une halte au pont des Français, puis au camp de Saint-Louis.
On nous a appris que nos condamnés ne viendraient que demain matin.
Nous avons rencontré en route la prolonge d’artillerie, elle est bâchée, et
nous devons avoir un poids considérable de provisions : pour 35 jours. Nous
avons chacun trois hommes, de plus quatre hommes et un caporal pour
monter la garde, avec leurs armes, au poste aux provisions.
Le temps est douteux depuis quelques jours, j’ai bien peur que nous ayons
une série de pluies.
Nous sommes allés déjeuner dans un lieu très pittoresque au pied du Mont
Dore, aux cases Higginson, où se trouve le chemin aérien pour descendre le
nickel des mines.
Le déjeuner a été très gai et nous avons laissé ces messieurs au pont.
Cette nuit il a plu assez fort.
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Samedi 6 Décembre.
Les condamnés sont arrivés ce matin à 4 heures.
On a défait les paquets qui sont énormes ; les barriques, de 60 kg environ,
étaient portées par deux hommes, au moyen d’une perche fi celée au fût.
Le poids était peut-être trop fort pour deux hommes, mais en criant et
encourageant, nous sommes arrivés au pied du volcan, où nous avons
campé.
Nous avons laissé une grande partie de nos vivres à Saint-Louis, la corvée
fera un second voyage.
Dimanche 7 Décembre.
Départ ce matin à 5 heures.
Les hommes ne sont pas contents et montrent beaucoup de mauvaise
volonté.
Il est vrai que la fatigue de la journée d’hier doit se faire beaucoup plus
ressentir aujourd’hui ; nous avons atteint cependant notre campement, il se
trouve dans un petit bouquet de bois traversé par un ruisseau dont l’eau est
délicieuse.
Nous avons gardé quatre condamnés avec le contremaître, pour construire la
case ; l’emplacement a été choisi en dehors du bois, sur un petit mamelon
d’où l’on peut voir venir d’assez loin, et presque au pied du grand massif isolé
que contourne la
Rivière des Pirogues
, au Nord-Est et au Nord, massif qui à
cause de sa forme, peut s’appeler la citadelle.
La corvée est repartie ce soir à 3 heures pour Saint-Louis avec le surveillant
et le caporal.
Les condamnés murmurent beaucoup ; nous prenons nos précautions pour
ne pas être surpris par les évadés, qui sont nombreux et organisés en bande,
ils ont même des armes.
J’ai envoyé ce soir Michalland avec un homme de garde à
Yaté
pour prendre
les instruments que j’y avais laissés avec quelques menus objets.
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Le temps est assez douteux et fi nira peut-être par tourner à la pluie.
Lundi 8 Décembre.
Ce matin j’ai envoyé Rousset à Saint-Louis, il verra ce qui s’y passe et
rapportera ma planchette et mon trépied.
Nous avons fait l’ascension de la citadelle ce matin. La partie supérieure est
escarpée et couverte de blocs de rochers et de petites brousses, on a une
diffi culté inouïe à arriver au sommet ; heureusement le temps était couvert et
nous n’avons pas trop souffert de la chaleur. Nous avons trouvé une hauteur
de 490 m environ ; de ce point on domine complètement le terrain
environnant et on fait toute la reconnaissance de la
Rivière des Pirogues
.
Ce soir à notre grand étonnement nous avons vu arriver les condamnés avec
le restant de nos vivres.
La case avance, tout va pour le mieux !
Mardi 9 Décembre.
Les condamnés sont partis ce matin, à l’exception du contremaître et des
trois hommes employés à la construction de la case ; ces derniers ne sont
partis que ce soir à 2 heures environ.
On a alors tout déménagé dans la case ; rien de plus plus pittoresque que
notre nouvelle maison !
Mes hommes ne sont pas encore rentrés de
Yaté
, ce soir à 5 heures ; je ne
sais à quoi attribuer ce long retard, si ce n’est la paresse de Michalland.
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